- moi-même
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1 ♦ (Compl. d'objet après un impér. positif) Regarde-moi. Laissez-moi là. — (Pron. explétif pour appuyer l'expr.) Regardez-moi cet imbécile. — (Apr. un autre pron. pers.) Donnez-la-moi. Rends-le-moi. REM. Moi se réduit à m' devant en et y : Donnez-m'en; « Fais-m'y penser cet hiver » (Romains). — Pop. Donne-moi-z-en; fais-y-moi penser.2 ♦ (Sujet d'un v. à l'inf.) Phrase exclamative « Moi régner ! Moi ranger un État sous ma loi ! » (Racine). Moi partir ? jamais de la vie ! — (Avec un inf. de narration) « Et moi de me débattre, de frapper Alphonsine » (France). — (Avec un participe, un adj.) Moi parti, que ferez-vous ? Moi vivante, il n'entrera pas ici.3 ♦ (Sujet d'une propos. elliptique) « Qui est là ? — Moi. » « Vous fumez ? Moi aussi. »4 ♦ (Sujet ou compl., coordonné à un nom, un pron.) Mon avocat et moi sommes du même avis. « Ni mes cousines ni moi n'avions avec elle une grande intimité » (A. Gide). — (Compl. d'objet) Il a invité ma femme et moi; il nous a invités, ma femme et moi.5 ♦ (Sujet ou compl. dans une phrase compar., apr. plus que, moins que, aussi... que, autre que, comme, etc.) Ne faites pas comme moi. — (Avec la négation ne... que) Je n'en accuse que moi.6 ♦ (Renforçant je, me, un poss.) Moi, je n'y comprends rien. Moi aussi, j'y suis allé. — Moi, il m'a complètement oublié. On ne m'a jamais manqué de respect, à moi. Moi, ce qui fait ma force... « Moi, héron, que je fasse une si pauvre chère ? » (La Fontaine).7 ♦ MOI QUI. « Et moi qui vous avais prise pour un homme ! » (Morand).8 ♦ (Attribut) « L'État, c'est moi » ( Louis XIV). « L'art, c'est moi; la science, c'est nous » (Cl. Bernard). — Loc. C'EST MOI...(et propos. rel.). C'est moi qui vous le dis. C'est moi qui commande. « C'est moi que vous cherchez, messieurs ? » (A. Daudet).9 ♦ (Précédé d'une prép.) « On fait de moi, avec moi, devant moi, tout ce qu'on veut » (Diderot). « Je ne pensais pas, on pensait en moi, à travers moi, envers et contre moi » (Duhamel). Avec moi. Chez moi.♢ DE MOI. L'idée n'est pas de moi, mais de lui. Je vous donnerai une photo de moi. Fam. Pauvre de moi.♢ POUR MOI : à mon égard, en ma faveur. « Elle fut pour moi la plus tendre des mères » (Rousseau). Au temps pour moi. — Pour ma part, à mon avis. « Et je lui crois, pour moi, le timbre un peu fêlé » (Molière).♢ À MOI ! Cri pour appeler à l'aide, ou interpellation (vx). « À moi, comte, deux mots » (P. Corneille). — Un ami à moi : un de mes amis. — (Apr. des v. de mouvement, d'intérêt, des pron.) Il s'attacha à moi; il vint à moi. ⇒aussi me. — À part moi. Quant à moi. De vous à moi : confidentiellement. C'est à moi d'agir.10 ♦ (Formes renforcées de moi) Loc. MOI-MÊME. J'irai moi-même. Je redevenais moi-même. Subst. Un autre moi-même. ⇒ alter ego. — MOI SEUL (III, 2o).— MOI AUSSI. — MOI NON PLUS.II ♦ N. m. inv. (1583)1 ♦ Ce qui constitue l'individualité, la personnalité d'un être humain. ⇒ esprit; individu. « Le Culte du moi », de Barrès.♢ Philos. La personne humaine considérée comme le sujet et l'objet de la pensée. « Ce moi, c'est-à-dire l'âme » (Descartes). L'unité du moi.2 ♦ La personnalité dans sa tendance à ne considérer que soi. ⇒ égocentrisme, égoïsme, égotisme, narcissisme. « Le moi est haïssable » (Pascal). « Au diable ton “moi” ! Pense donc un peu au “toi” ! » (R. Rolland).3 ♦ Forme que prend une personnalité à un moment particulier. Notre vrai moi. « Le moi que j'étais alors, et qui avait disparu » (Proust).4 ♦ (1900) Psychan. Instance psychique qui arbitre les conflits entre le ça, le surmoi et les impératifs de la réalité. ⇒ ego.⊗ HOM. Mois, moye.
Encyclopédie Universelle. 2012.